Abstract: | Actuellement, le rôle que doit jouer la littérature dans la classe du FLE divise les didacticiens. Pourtant, dans le passé, cette question ne se posait pas. Bien souvent même, les grammairiens et les lexicologues recouraient aux textes des grands auteurs pour illustrer leurs descriptions de la langue. C’est toujours le cas actuellement dans quelques manuels de grammaire réputés (Grevisse, Wagner/Pinchon, Riegel/Pellat/Rioul), ainsi que dans des dictionnaires qui font autorité comme le Robert ou le Larousse. Mais cette question est inséparable d’une autre plus large, qui est la tension existant depuis toujours entre la grammaire et la littérature. Il est avéré que la langue des écrivains se caractérise par son écart par rapport à la langue usuelle ; celle-ci constitue, en revanche, l’objet privilégié de réflexions des grammairiens, et les enseignants du FLE sont chargés de la faire connaître à leurs élèves. Sans évoquer la complexité culturelle que véhicule le français littéraire, la langue de Molière est difficile à cause de ses nombreuses tournures. Les apprenants, plus précisément les Taïwanais sinophones dont nous analysons l’apprentissage dans la présente étude, après le stade élémentaire du français, vont rapidement découvrir que cette langue est faite de multiples nuances et subtilités, fixées plutôt par l’usage que par des contraintes logiques. Les difficultés sont telles que nous voyons même des auteurs chevronnés peiner dans leur écriture. Dans notre étude, nous examinerons quelques questions de grammaire soulevées par certains auteurs. Tant d’incertitudes chez eux rassurent nos apprenants. Ils découvrent qu’ils ne sont pas les seuls à s’évertuer dans l’apprentissage de cette langue, dont la maîtrise exige une longue patience, et beaucoup d’efforts d’assimilation des tournures, tant usuelles que littéraires. |