淡江大學機構典藏:Item 987654321/117910
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    Title: Les apprenants taïwanais réalisent-ils le voisement du français comme ils le réalisent en taïwanais ?
    Authors: Simon, Landron;Chi, Lee Pei-Wha
    Keywords: voisement;VOT;minnan;français;occlusives orales
    Date: 2019-06-26
    Issue Date: 2019-12-24 12:10:32 (UTC+8)
    Abstract: Cette étude s’intéresse à la perception en français et à la production en français et en Minnan de Taïwan (taïwanais) du voisement des occlusives au travers de l’indice de VOT. Les Taïwanais parlent tous chinois mandarin et le plus souvent le minnan de Taïwan (entre 75% et 82,4% de la population selon les sources : Lin, 2007 ; Yang-Drocourt, 2007 ; Huang, 1993). On trouve en français l’opposition phonologique de voisement entre les occlusives /b d g/ et /p t k/. En minnan, l’on retrouve une telle opposition, mais entre les occlusives /b g/ et /p k/ seulement (il existe /t/ mais pas /d/) (Iwata et al., 1979 ; Lin, 1988 ; Cheng, 1997). L’absence de /d/ en minnan pourrait constituer une difficulté pour ces apprenants dans sa réalisation en langue étrangère (Flege et Port, 1981). En mandarin cependant il n’existe pas d’opposition phonologique de voisement mais une opposition d’aspiration entre /p t k/ et /ph th kh/ (Duanmu, 2000). Il est communément admis que la langue d’origine de l’apprenant influence sa prononciation dans la langue cible. Dans le cas des locuteurs taïwanais, de précédentes études montrent que malgré l’existence de cette opposition dans une de leurs premières langues, le voisement reste une difficulté dans leur apprentissage autant pour la discrimination que la production. Cette difficulté est attribuée à l’influence du chinois mandarin puisqu’on la retrouve dans tout le monde sinophone. Toutefois, la question se pose de savoir quelle est la nature de l’influence du chinois mandarin dans cet apprentissage ? Est-ce une simple absence de prise de conscience de similitudes entre le français et le minnan, ou bien est-ce plus profond avec une perte de cette opposition également en minnan ? Autrement dit, les locuteurs parlant minnan et chinois mandarin qui ne réalisent pas le voisement en français le réalisent-ils en minnan ?
    Cette présente étude propose d’analyser tout d’abord acoustiquement la production des apprenants au travers du principal indice du voisement en français : le VOT (Voice Onset Time), le délai d’établissement du voisement (van Dommelen, 1983 ; Saerens / Serniclaes / Beeckmans, 1989). Il s’agit de la durée entre le relâchement de la consonne et le départ du voisement (Lisker et Abramson, 1964). En français, le VOT est négatif pour les occlusives voisées et positif pour les occlusives sourdes. Ce même indice est utilisé pour distinguer les occlusives sourdes non aspirées et sourdes aspirées présentent en chinois mandarin et en minnan de Taïwan, avec un VOT plus long pour les aspirées. Nous vérifions ainsi dans cette étude si les apprenants ne réalisant pas de prévoisement (VOT négatif pour les occlusives /b d g/) en français la réalisent bien en minnan de Taiwan (pour /b g/). Ils ont pour tâche de lire un corpus de logatomes CVCV, présentés comme un prénom dans la phrase cadre : « ma chatte, CVCV, est jolie/gentille/ trop chou », où C = b, d, g et V=a, i, u. Pour les apprenants ayant déclaré parler bien ou très bien minnan de Taïwan, un corpus supplémentaire de minnan leur a été proposé en lecture. Les analyses sont faites avec le logiciel Praat (Boersma et Weenink, 2012).
    Par ailleurs, au niveau perceptif, un test de discrimination des occlusives françaises est également proposé entre sourdes et sonores avec les paires de consonnes /b p/, /d t/ et /g k/. Ainsi, la production et la perception des apprenants des occlusives en français peut être mise en lien avec la maîtrise du minnan de Taïwan de ces apprenants concernant la réalisation du voisement de /b d/.
    Les locuteurs/auditeurs sont 20 apprenants en première année d’université et apprenants débutants du français. 16 d’entre eux déclarent parler minnan et 4 ne pas le parler. Une brève initiation à la langue, et notamment à l’opposition de voisement du français leur a été proposée, avec un travail de prise de conscience que cette opposition de voisement existait en minnan de Taïwan. A partir d’un questionnaire les étudiants ont pu s’autoévaluer dans les différentes langues parlées.
    Pour nos différents résultats concernant la perception, nous avons effectués des tests statistiques du khi2 pour vérifier si les réponses étaient dues au hasard ou non. Nos résultats montrent qu’au niveau perceptif, globalement, le fait de parler minnan ne permet pas de mieux discriminer les paires /b p/, /d t/ ou /g k/. Par ailleurs, globalement toujours, aucune paire n’est mieux discriminée qu’une autre, pour aucun groupe (locuteurs parlant minnan ou non). Enfin, pour chaque groupe globalement, chaque paire de consonnes est discriminée (les réponses ne sont pas dues au hasard), même si elle n’est pas parfaite (environ un tiers de mauvaises réponses). Individuellement, bien qu’aucun n’ait parfaitement discriminé les paires, on peut dire que les réponses de 9 auditeurs ne sont pas dues au hasard pour les 3 paires : une certaine discrimination a été faite. Notons que l’un d’entre eux ne parle pas minnan. 4 auditeurs – qui parlent tous minnan – ont totalement répondu au hasard. Pour les 7 derniers auditeurs, tous ont pu discriminer au moins une paire de consonnes, mais pas les trois (5 de ceux-ci n’ont pas discriminé /b p/, 1 – ne parlant pas minnan – n’a pas discriminé /d t/ et 3 n’ont pas discriminé /g k/). Ainsi, au niveau de la perception, l’influence du minnan n’apparait pas, que ce soit avec une discrimination plus faible de la paire /d t/ - non observée – que par une différence entre locuteurs parlant minnan ou non.
    Au niveau de la production, les locuteurs parlant minnan y voisent majoritairement le /b/, mais pas le /g/, confirmant donc l’hypothèse que l’opposition de voisement en minnan n’est pas systématiquement réalisée par ces locuteurs, au moins en ce qui concerne l’indice principal de VOT (d’autres analyses sont nécessaires pour s’assurer que cela n’est pas compensé par d’autres indices). Il est intéressant de constater que dans notre étude, en français, le /b/ est également la consonne la plus souvent voisée, et seulement par les locuteurs parlant minnan. Néanmoins, cela peut aussi être expliqué par le fait qu’il s’agit de la consonne la moins difficile à voiser (Ohala, 1983). Par ailleurs, tous les locuteurs voisant le /b/ en minnan n’ont pas systématiquement voisé le /b/ en français (en ce qui concerne l’indice de VOT). Ensuite, un seul locuteur a voisé /d/ et ce même locuteur est également le seul à avoir voisé /g/ (là aussi, d’autres analyses seraient nécessaires pour s’assurer que cette absence de voisement pour les autres locuteurs n’est pas compensée par d’autres indices), ce qu’il fait aussi en minnan pour cette dernière. Ce résultat isolé, mais associé au fait que seuls les locuteurs parlant minnan – et y produisant du voisement sur le /b/ – ont parfois voisé /b/ en français, laisse penser malgré tout que le minnan pourrait un peu aider ces locuteurs en production.
    Appears in Collections:[Graduate Institute & Department of French] Proceeding

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